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CFTC AIRCELLE
CFTC AIRCELLE
27 mai 2014

Alstom : Safran un exemple !!!!

Philippe Louis, président confédéral de la CFTC et Joseph Crespo, président fédéral , ont rencontré le 14 mai deux dirigeants de General Electric France, Vincent Champain (directeur des opérations France) et Christelle Verstraeten (GE Energy management). Joseph Crespo a bien voulu répondre à nos questions.

Pourquoi cette rencontre et que vous ont-ils dit ?
La direction de GE souhaite consulter l’ensemble des partenaires sociaux, dans le cadre de leur offre d’acquisitions de la branche énergie d’Alstom. Même si cette entreprise est présente en France depuis de nombreuses années, GE n’est pas ou peu connue chez nous. Elle est perçue comme un prédateur, alors qu’elle est implantée sur le sol français depuis 1971 et qu’elle emploie 10 000 salariés. Son partenariat avec la SNECMA devenue SAFRAN fonctionne d’ailleurs très bien depuis 1971. Ils fabriquent ensemble le CFM56 qui est le moteur d’avion commercial le plus vendu au monde.
 
En quoi consiste leur offre vis-à-vis d’Alstom ?
GE a fait une offre d’acquisition des activités Energie thermique («Thermal Power»), Energies renouvelables («Renewable Power») et Réseaux (Grid) d’Alstom pour une valeur d’entreprise de 13,5 milliards de dollars.
 
Leurs activités respectives ont-elles des similitudes ? 
I
Is estiment que GE et Alstom sont complémentaires, en particulier en termes de technologie, de géographie, et de compétences. Et selon eux, leurs activités respectives « présentent très peu de recoupements ». Ils veulent faire de Belfort le siège européen de l’activité Energie thermique de GE. Et implanter en France les sièges mondiaux des activités Réseaux, Hydro, Eolien Offshore et Turbines vapeur. Depuis la France, ils disent vouloir développer l’activité de GE pour exporter vers les pays émergents.
Quant à Alstom Transport, qui resterait dans le giron d’Alstom, GE déclare« étudier avec Alstom la possibilité de créer une joint-venture avec l'activité mondiale de signalisation de GE ».
 
Quelles sont les garanties données sur l'emploi ? 
La Fédération a échangé notamment avec le représentant de la section syndicale CFTC au CE de General Electric à Belfort, Steffen Harremoes. Trois points me semblent essentiels : la garantie des emplois, les localisations d’activité et les centres de décision.
Sur les garanties d’emploi, si l’opération se concrétisait, elle se traduirait selon GE par une augmentation du nombre d’emplois en France dans les activités concernées par leur offre, avec notamment un rééquilibrage dans les métiers de l’ingénierie et de la production localisés en région. Alstom est très fort sur certains métiers, et selon la direction, cela ne servirait à rien de fermer pour ouvrir ailleurs. Au contraire, elle a intérêt à profiter des synergies pour développer l’activité.
 
Vous ont-ils paru sincères ?
La question ne se pose pas en ces termes. C’est au conseil d’administration d’Alstom de se prononcer. Il y a un pacte d’actionnaires qui doit graver dans le marbre les engagements. Comme nous l’avons déjà dit dans notre communiqué du 30 avril, les  organisations syndicales représentatives ont un droit de regard, et il leur reviendra de donner un avis sur chaque proposition. Ce n’est ni à Joseph Crespo ni au ministre de dire si c’est bien ou pas. Chacun doit rester à sa place.    
 
Est-ce que le Premier ministre est à sa place lorsqu’il signe le 14 mai dernier, un décret qui permet à l’Etat de bloquer le rachat d’entreprises françaises par des investisseurs étrangers dans les secteurs du transport et de l’énergie ? 
Si demain aucun investisseur ne s’intéresse au dossier d’Alstom, que se passera-t-il ? Est-ce qu’un ministre ou le gouvernement vont s’occuper du versement des salaires ? Moi syndicaliste, il n’y a qu’une chose qui m’intéresse, ce sont les emplois. Il y a des projets sérieux et d’autres qui le sont moins. 
Effectivement, si on cherchait à faire un Airbus de l’énergie, ce serait une bonne chose. Mais on n’en verrait les effets que,  au minimum, dans 20 ans. Mais d’ici là que fait-on ? Un projet européen, cela ne pousse pas comme un champignon en septembre, il faut des années et des années de travail, de recherche, d’investissements, et il faut que les peuples concernés aient la volonté de travailler ensemble. Méfions-nous des effets d’annonce qui ne font que donner de l’espoir alors que la messe est dite.
  
Donc pour Alstom, le projet de GE vous semble plus sérieux que celui de Siemens ?
Autant je pense qu’il peut y avoir une complémentarité entre General Electric et Alstom, autant je ne vois pas de complémentarité avec Siemens. Mais peut-être que je me trompe. J’espère que les dirigeants de Siemens vont nous contacter pour nous parler de leur projet, afin que l’on puisse se forger une opinion et comparer les deux. 
En ce qui concerne GE, cela fait plus de 40 ans qu’ils sont établis en France où ils ont créé des emplois et n’ont pas fermé de sites. 

On peut noter en tout cas, qu’au moment où un sondage nous dit que 70% des Français approuvent ce « décret Alstom », sept PDG des plus grands groupes de défense français – Airbus Group, Dassault, Safran, Nexter, DCNS, MBDA et Thales – envoient un courrier au président de la République pour demander à le rencontrer. Cette mobilisation fait suite à une annonce de nouvelles coupes sombres dans le budget de la défense arbitrées par Matignon.  Si on allait au bout de cette logique d’interventions, alors il faudrait nationaliser Airbus Group, Dassault, Thales…
  
Dans quels cas peut-on être protectionniste ? 
Il ne s’agit pas de faire du protectionnisme pour faire du protectionnisme. Que l’Etat ait un droit de regard sur des activités sensibles, oui bien sûr. Mais l’Etat ne peut raisonnablement pas se mettre en travers des offres qui sont faites aux entreprises. Ou alors, il met 12 milliards sur la table et il siffle la fin du match. Et alors Alstom sera financé avec l’impôt des Français. 
Concernant la défense, à partir du moment où nous sommes dans l’Europe, nous devrions avoir un budget européen. Il ne faudrait pas que le budget défense devienne une variable d’ajustement. Car la défense représente des milliers d’emplois directs et indirects.  
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